Actualisation de l’état des connaissances sur la prévention des anomalies de fermeture du tube neural par les folates
Résumé
La vitamine B9 est un terme générique regroupant les folates, appelés également téroylpolyglutamates (molécules comprenant d’un à sept résidus glutamates reliés en chaîne au glutamyl constitutif) naturellement présents dans l’alimentation, et l’acide folique (forme oxydée du monoglutamate), qui est la forme synthétique présente dans les aliments enrichis et les compléments alimentaires. L’acide folique est plus stable que les folates et il présente une meilleure biodisponibilité, qui peut atteindre 85 %, tandis que celle des folates naturels est de l’ordre de 50 % (Anses 2021). Pour tenir compte de cette différence de biodisponibilité, la notion d’équivalents folates alimentaires (EFA) est utilisée. Ainsi, 1μg d’EFA équivaut à 1μg de folates et à 0,6 μg d’acide folique. La forme métaboliquement active de la vitamine B9 est la forme totalement réduite des folates, appelée tétrahydrofolates (THF). Les THF sont des donneurs de groupements méthyles notamment nécessaires au métabolisme des acides aminés et à la synthèse des acides nucléiques et donc à la division cellulaire. Ainsi, la déficience en folates se manifeste d’abord dans les tissus à renouvellement rapide comme les cellules sanguines. La déficience en vitamine B9 diminue la vitesse de division de toutes les cellules et notamment des globules rouges dont le renouvellement est rapide. Ainsi, la conséquence première d’une déficience en vitamine B9 est l’anémie mégaloblastique, c’est-à-dire, la production de globules rouges anormalement grands avec des noyaux peu différenciés (Efsa 2014). Un des rôles majeurs des folates est la reméthylation de l’homocystéine en méthionine, réaction catalysée par la méthionine synthase et nécessitant la synthèse de 5 méthyl-THF par la méthylène-tétrahydrofolate réductase (MTHFR). Pour cette raison, la concentration sanguine en homocystéine est parfois utilisée comme marqueur du statut en folates. Toutefois, il s’agit d’un marqueur non spécifique dans la mesure où la concentration plasmatique en homocystéine dépend également de l’activité d’autres enzymes, elles-mêmes sous la dépendance d’autres vitamines du groupe B (B12, B6, B2). Les concentrations plasmatiques et érythrocytaires en folates constituent d’autres marqueurs du statut de ces derniers. La vitamine B9 est également impliquée dans la prévention des anomalies de fermeture du tube neural (AFTN). Il s’agit d’un ensemble de malformations congénitales qui résultent d’une fermeture incomplète du tube neural pendant les premières étapes de l’embryogénèse. Bien que les femmes concernées par ces anomalies embryonnaires aient le plus souvent des apports normaux en vitamine B9, leurs concentrations en vitamine B9 dans le sérum et les globules rouges sont faibles. Une supplémentation en acide folique pendant la période préconceptionelle joue un rôle protecteur bien établi, ce qui a donné lieu à de nombreuses recommandations (Efsa 2014). Les aliments riches en folates incluent les légumineuses, les légumes à feuilles et le foie. La levure de bière et le germe de blé sont également riches en folates (Anses 2020)
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