Ce chapitre présente un panorama des systèmes d’information et du traitement des données dans le milieu médical des années 1960 à nos jours (2024). L’idée est de montrer comment le domaine hospitalier et les médecins grenoblois ont su utiliser très tôt les avancées de l’informatique et comment des coopérations fécondes se sont mises en place avec l’IMAG. Le dossier médical du patient est un bon exemple qui demande de concilier une vision médicale et celle de la gestion des données. On en parle depuis la fin des années 1960 et il reste aujourd’hui un sujet d’actualité. La notion de Système d’Information Hospitalier Intégré (SIHI) s’est développée dans les années 1980. Elle recouvre aussi bien l’organisation globale de l’informatisation d’un CHU que la mise en place de Bases de Données multimédias (par exemple, en radiologie). Les bases de données ont évolué vers de véritables entrepôts de données qui sont encore un sujet d’études aujourd’hui. Le projet grenoblois PREDIMED s’inscrit dans la mise en place d’Entrepôts de Données de Santé. Il s’agit de regrouper l’ensemble des données constituant le dossier informatisé des patients pris en charge à l’hôpital afin de pouvoir répondre à trois objectifs principaux : 1) améliorer la prise en charge des patients ; 2) faciliter les recherches dans le domaine de la santé et 3) faciliter le pilotage de l’établissement. Dans les années 2000, les Systèmes d’Information de santé ont largement bénéficié des évolutions techniques de l’informatique. Quant aux pratiques médicales elles ont évolué vers une vision plus coopérative et donnent plus de visibilité aux patients (liaison ville-hôpital, réseaux de soins, partage de données médicales). On assiste alors à une translation des Systèmes d’Information médicaux (centrés sur le soin et la pathologie) vers les Systèmes d’Information de santé (état complet de bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité). Ce contexte concerne cinq thèmes : la coordination de l’information médicale pour une « trajectoire patient », les alertes médicales adaptées au profil du patient, le contrôle d’accès aux données dans les échanges ville-hôpital, les protocoles de soins adaptatifs pour les maladies chroniques et la prise en charge à domicile des personnes fragiles.