Soutenance de thèse de Mélanie Sustersic le 14/11/17

Mélanie Sustersic de l’équipe THEMAS soutiendra sa thèse mardi 14 novembre 2017 à 15h00 sur le thème :

« Fiches d’Information pour les Patients (FIP), un outil au service de la communication médecin patient : Proposition et validation de méthodes pour la construction et l’évaluation clinique »

Directeur de Thèse : M. Jean-Luc Bosson, Professeur des Universités - Praticien Hospitalier à l’UGA, laboratoire TIMC-IMAG, Grenoble

Membres du jury :
- Mme Johanna Sommer, Professeur à l’Université de Genève (Suisse), Rapporteur
- M. Olivier Desrichard, Professeur à l’Université de Genève (Suisse), Rapporteur
- M. Robert Juvin, Professeur à l’UGA, Grenoble, Examinateur
- Mme Aurélie Gauchet, Maître de Conférences à l’UGA, Grenoble, Examinateur
- M. Pierre-Marie Roy, Professeur des Universités - Praticien Hospitalier au CHU d’Angers, Examinateur

Lieu : Amphi Boucherle, 109, Bâtiment Boucherle, Faculté de Médecine et de Pharmacie, 38700 La Tronche

 

Mots-clés : Fiche d’Information Patient (FIP), Communication Médecin Malade, Adhérence Globale, Satisfaction, Scores Génériques, Médecine de Premier Recours

 

Résumé :
L’information des patients est devenue un enjeu de santé publique et une composante essentielle de la relation médecin patient. De nombreux auteurs s’accordent à dire que l’information écrite est un complément indispensable à l’obligation d’information orale car elle améliore la qualité des soins et l’adhérence du patient à sa prise en charge. Malgré l’existence de nombreuses Fiches d’Information Patient (FIP), le médecin a du mal à se les approprier. Elles sont souvent non validées, peu lisibles, difficiles à stocker, sans références, sources ni dates de rédaction. La première étape de notre travail a consisté à proposer une méthode pour élaborer des fiches d’information du patient (FIP) et à partir d’elle, 125 FIP concernant des motifs de consultation les plus fréquents en soins primaires. Une étude observationnelle réalisée dans 26 cabinets de médecine générale auprès de 350 patients, a montré d’une part que les patients sont demandeurs de FIP et qu’elles sont appréciées des patients. Et d’autre part, que la compréhension des maladies aiguës est plus limitée que celles des maladies chroniques ou situations de prescription chez les patients à faible niveau scolaire. Une étude interventionnelle randomisée en clusters réalisée dans 24 cabinets de médecine générale auprès de 400 patients, nous a permis de montrer que les FIP permettaient aux patients d’améliorer leur niveau de connaissances sur les pathologies et de modifier positivement leur comportements de santé, y compris pour les patients à faible niveau scolaire. Néanmoins, il n’était pas possible de comparer ces résultats à ceux de la littérature, les protocoles de recherche étant trop hétérogènes (critères de jugement spécifiques d’une situation clinique donnée).
Pour surmonter cette difficulté, nous basant sur une « revue des revues » de la littérature, nous avons proposé un modèle théorique décrivant les modalités d’action des FIP au cours de la consultation, à partir duquel nous avons élaboré trois scores génériques utilisables pour tout type de consultation : un score de Communication Médecin Malade (CMM), un score de satisfaction et un score d’adhérence globale. Une fois les propriétés psychométriques de ces scores validés, nous avons étudié leurs déterminants. En situation aiguë, le seul déterminant de la CMM était la qualité de l’information reçu (quoi et que faire multipliant la probabilité d’une bonne communication par 11.9), les caractéristiques du patient n’influençant pas la CMM. L’adhérence globale est déterminée par le type de pathologie (paramètre inflexible) et par la qualité de la CMM. Enfin, la satisfaction, bien que tout autant liée à l’infrastructure, à l’équipe paramédicale et à l’équipe médicale, est également améliorée par une CMM de bonne qualité. En situation aiguë, la CMM est donc primordiale et impacte sur les indicateurs santé usuels que sont la satisfaction et l’adhérence des patients.
Enfin, nous avons évalué avec ces nouveaux outils l’impact de 6 FIP sur la CMM, l’adhérence globale du patient et la satisfaction dans deux services d’urgences auprès de 324 patients. Cette étude interventionnelle avant-après nous a permis de montrer que les FIP améliorent : la CMM, la satisfaction vis-à-vis des professionnels de santé, le comportement des patients (qui respectent mieux les modalités de prises des médicaments et reconsultent moins dans les services d’urgences pour une même pathologie) et le comportement des médecins (qui prescrivent moins médicaments et davantage d’examens complémentaires). En situation aiguë, un outil simple pour améliorer la CMM est l’usage de FIP délivrée en complément de l’information orale.
La CMM est un critère de jugement fondamental qu’il conviendra à l’avenir d’utiliser plus souvent, notamment pour évaluer les interventions thérapeutiques non pharmacologiques en plein essor, et pour lesquelles la communication est probablement un déterminant majeur de l’efficacité.