Soutenance de thèse d'Emilie BOUCHER le 27/10/2023

La soutenance de thèse d’ Émilie BOUCHER de l'équipe TIMC TrEE aura lieu vendredi 27 octobre 2023 à 14h00, sur le thème :
 

« Étude d'un régime enrichi en inuline sur la fonction du microbiote et la réponse immune anti-cancer. »

 

Jury :

  • Delphine Aldebert, Maîtresse de Conférences, Hdr, Université Grenoble Alpes, Directrice de Thèse
  • Nathalie Chaput, Professeure des Universités – Praticienne Hospitalière, Université Paris-Saclay, Rapporteure
  • Emmanuel Scotet, Directeur de Recherche, INSERM délégation Grand Ouest, Rapporteur
  • Bruno Quesnel, Professeur des Universités – Praticien Hospitalier, Université de Lille, Examinateur
  • Julie Charles, Professeure des Universités – Praticienne Hospitalière, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
  • Dalil Hannani, Chargé de Recherche, CNRS, Invité
     

Encadrement :

  • Delphine Aldebert, Maîtresse de Conférences, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse
  • Dalil Hannani, Chargé de Recherche, CNRS, Encadrant de thèse

 

bullet  Mots clés

Cancer, Immunité, Microbiote

bullet  Résumé

Le microbiote intestinal (MI) regroupe tous les micro-organismes vivant dans la lumière de l’intestin d’un hôte et est impliqué dans de nombreux aspects de la santé, dont l’immunité. L’émergence des bienfaits du MI sur la santé en fait une cible thérapeutique pour de nombreuses pathologies. En cancérologie, il a été montré que le microbiote joue un rôle important à la fois dans la prévention de la maladie, mais aussi dans la réponse des patients aux immunothérapies. Moduler le MI pourrait être un moyen de renforcer le système immunitaire afin d’aider à la prévention et au traitement du cancer. La composition et la fonction du MI dépend fortement de l’alimentation. Les prébiotiques, communément appelés fibres alimentaires, ont un potentiel de diversification du MI et d’optimisation de ses fonctions, et subséquemment de l’immunité. La modulation du MI par l’alimentation pourrait renforcer l’immunité de l’hôte et ainsi améliorer la réponse antitumorale. L’objet de cette thèse a été d’analyser les propriétés immunostimulantes et anti-cancéreuses d’un régime enrichi en inuline, un prébiotique présent dans les végétaux. Ce travail montre que dans les conditions physiologiques, l’inuline impacte profondément la composition et la fonction métabolique du microbiote intestinal. De plus, elle renforce l’immunité intestinale du côlon, en augmentant la proportion de Lymphocytes T (LT) γδ produisant de l’interféron γ (IFNγ). L’inuline favorise également l’intégrité de la barrière intestinale en augmentant l’expression de gènes impliqués dans la régulation de l’inflammation. Dans différents modèles cancéreux, l’inuline permet un meilleur contrôle de la croissance tumorale par rapport à un régime standard, et augmente le pourcentage de LT γδ, CD4+ et CD8+ produisant de l’interféron γ (IFNγ), dans les tumeurs. Cet effet antitumoral est dépendant du microbiote intestinal mais aussi des LTs γδ, qui assurent à la fois un rôle cytotoxique et un rôle de soutien immunitaire. Ce travail représente une preuve de concept préclinique que l’alimentation est un paramètre majeur de régulation de l’immunosurveillance antitumorale et ouvre des perspectives de stratégies de prévention par l’alimentation, ou de thérapeutique associé aux thérapies anticancéreuses déjà existantes.